À deux pas du centre de Bourges, un impressionnant réseau de canaux artificiels parcourt le marais. Un labyrinthe que l’on peut découvrir en barque d’avril à septembre. Journaliste pour Koikispass, Rémi Belot s’est laissé mener en bateau.
« Pas d’inquiétude, je connais ce cygne, il est très gentil ! ». Damien ricane à moitié en tentant de nous rassurer. Il a dû voir poindre la crainte dans notre regard quand le volatile blanc, qui nous suit depuis quelques dizaines de mètres, agite les ailes et hâte le coup de patte (palmée) pour rattraper notre barque. La majestueuse bestiole nous rappelle une réalité : ici, nous sommes sur son territoire ! Le marais de Bourges est un paradis pour la faune aquatique ou amphibie, qu’il s’agisse des cygnes, donc, mais aussi des canards sauvages, des hérons, des grenouilles ou des ragondins.
Aujourd’hui, c’est aussi devenu celui de Damien, qui a repris il y a quelques mois une parcelle maraîchère et qui nous sert de guide et de capitaine. Laissée à l’abandon, celle-ci a nécessité un travail acharné de plusieurs semaines pour lui redonner une allure présentable, et surtout lui permettre de l’exploiter. Le jeune homme de 28 ans fait en effet partie du millier de propriétaires du marais, dont certains profitent des excellentes conditions géologiques pour faire pousser tomates, courgettes, fraises et autres végétaux comestibles. Histoire aussi de poursuivre une longue tradition commencée au XVIIe siècle, quand les Berruyers décidèrent de transformer l’immense marécage qui protégeait la ville de l’envahisseur en une zone agricole fertile.
Se la couler douce au gré des coulants
À quelques encablures seulement du centre-ville, on bascule d’un univers urbain à un lieu classé « espace naturel sensible ». Depuis le « coulant » (le nom qu’on donne aux canaux) le plus à l’ouest, on aperçoit les tours de la cathédrale. Et, sur notre barque, on découvre un monde nouveau : celui de la jussie, cette plante aquatique invasive qu’on retrouve un peu partout dans les canaux, ou celui des saules pleureurs, dont le branchage si caractéristique nous offre un décor d’ombres et de lumières.
Deux associations œuvrent à maintenir les lieux en vie et à les faire connaître aux visiteurs. D’avril à septembre, on peut donc déambuler sur les canaux dans une barque plate traditionnelle, pour une chouette virée d’une heure dans la fraîcheur du marais. Damien fait partie des bénévoles qui poussent sur la bourde, cette longue tige en bois qui fait avancer l’embarcation à la force des bras. La sienne vient de sa bambouseraie. « On peut aussi utiliser un moteur électrique, mais je préfère la méthode naturelle, plus respectueuse de l’écosystème ! »
Fin août, le temps d’un week-end, le marais est à la fête. L’occasion de se balader sur les digues autour du port aux Échalotes pour une chevauchée à poney, une descente aux flambeaux et des concerts. Et de croiser, qui sait, notre ami le cygne au détour d’un coulant !
Infos pratiques : Balades en barque dans le marais de Bourges d’avril à septembre. Tarif : 12 € (6 € pour les enfants). Sous réserve des conditions météo. Réservations auprès de Berry Province au 02 48 48 00 23 ou 02 48 48 00 19 ou bien par mail à nadia.nezlioui@ad2t.fr ou nathalie.roger@ad2t.fr.
Rémi Belot
Où manger, où sortir, où dormir à Bourges?
Pour l’apéro, on attaque à la Cave des Beaux-Arts (10 bis, rue des Beaux-Arts). Sous une belle voûte de pierre, on déguste (avec modération) des nectars rouges ou blancs avec une planche de petits plaisirs salés (mini-cakes, charcuterie et tartines).
Pour du plus consistant, la Gargouille (108, rue Bourbonnoux / 02 48 24 23 59 / restaurant-lagargouille.fr) prépare avec soin des classiques de la bistronomie française (terrines, filet mignon ou joue de bœuf).
En fin de soirée, on file au Levrette Café (1, rue d’Auron / levrettecafe.fr) pour de bonnes bières artisanales à siroter au fond de confortables canapés, dans une belle maison à colombages. Plus ludique ? Tentez la Fun Sport Factory (12, rue du pressoir, en périphérie de Bourges / funsportfactory.fr) avec au programme karaoké, quiz room et même lancer de haches !
Et on passe la nuit dans l’une des trois chambres de la Maison du Théâtre Saint-Bonnet (1, boulevard Georges-Clemenceau / 06 71 00 70 86 / maison-du-theatre.fr), à la fois chambre d’hôtes et théâtre. Franck, musicien, a aménagé dans sa belle demeure bourgeoise (salon avec cheminée, belle bibliothèque…) une salle à la parfaite acoustique pour des concerts de piano. En bonus, profitez de la piscine sous la véranda !