Installée dans les locaux de L’INKUB, la société Vauzellienne Texys Group, leader dans la fabrication de capteurs pour la course automobile est en train de concevoir grâce à son cabinet d’études H2 Motronics, la première moto à hydrogène dans la Nièvre de compétition : nom de code H2K. L’histoire de H2K, c’est celle de trois mercenaires : Philippe Leuwers, président de Texys Group, Emmanuel Esnault, ancien de chez Mc Laren et Renault Sport arrivé en Novembre 2019 au poste de Directeur Général et Maaz Delvi, ingénieur recherche et développement.
LA MOTO A HYDROGENE DANS LA NIEVRE : LE PLUS PETIT MOTEUR À HYDROGÈNE
Leur mission ? Inventer le plus petit moteur à hydrogène, propre, capable de fournir une énergie constante sur une longue distance : « L’intérêt est d’être en mesure de livrer une étude sur un projet de mobilité qui soit comparable à un véhicule thermique existant, en restant donc en dessous de 200 kg, qui ait les mêmes caractéristiques et qui se pilote dans les mêmes conditions », explique Philippe Lewers, également motard. Et Emmanuel Esnault d’ajouter : « Selon nos calculs, nous pourrions parcourir une soixantaine de kilomètres, soit deux fois plus qu’une moto électrique ».
100% MADE IN BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
Développé avec TECMAS à Bourges, poids lourds de la compétition moto, WRTI, société fille de l’écurie WTR spécialisée dans le « green GT », l’inclusion d’énergies nouvelles dans la compétition automobile, et l’Institut Supérieur de l’Automobile et des transports (ISAT) de Nevers, le premier démonstrateur de moto de compétition à pile à combustible hydrogène demande de relever de nombreux défis : le poids – un litre d’hydrogène nécessite un réservoir de 30kg et une batterie (développée avec l’université des technologies de Belfort
Montbéliard) fournissant 2KW pèse environ 15Kg et n’existe pas dans l’état actuel du développement industriel. Il faut donc l’inventer !
Après deux ans de recherche et un million d’euros d’investissement en R&D, la moto à hydrogène dans la Nièvre devrait pouvoir faire ses premiers essais à l’automne 2021. Mais pas question pour Texys de se mettre à fabriquer des motos. L’intérêt du projet H2K est bel et bien d’inventer un nouveau type de moteur qui pourra être utilisé sur d’autres véhicules, à plus grande échelle, à un prix abordable et pourquoi pas « une compétition à Magny-Cours de motos à hydrogène » conclut Emmanuel Esnault. Et on se souviendra alors que c’est un moteur Made in Bourgogne-Franche-Comté !
Par Antoine Gavory
©photo – Antoine Gavory