Pour sa nouvelle exposition, le Parc Floral d’Apremont dans le Cher a choisi de raconter l’histoire du village, devenu l’un des plus beaux de France. Koikispass s’y est rendu.
« Cela fait 300 ans qu’Apremont-sur-Allier est dans la famille, explique Louise Hurstel, petite-nièce de Gilles de Brissac qui créa le Parc Floral attenant au château d’Apremont (Cher). C’est cette histoire que l’on a voulu raconter. » Pour sa nouvelle exposition dans les écuries du château, le Parc floral retrace donc le passé du village, dont la richesse reposait sur le travail des carriers, bûcherons et mariniers. Outre les photos, un immense arbre généalogique permet d’embrasser les 10 générations qui, des Béthune aux Brissac, ont façonné l’endroit.
Deux noms s’imposent : celui d’Eugène Schneider d’abord qui, par son mariage avec Antoinette de Saint-Sauveur, découvre le village à la fin du XIXe siècle. Durant vingt ans, il rachète le bourg maison après maison, fait raser les appentis disgracieux, et ajoute tourelles et toitures en tuiles de pays pour lui rendre son caractère médiéval berrichon. Résultat, à l’exception de l’ancien bar-épicerie-tabac fermé en 1992, Apremont-sur-Allier appartient tout entier à la famille Brissac. Des maisons sont devenues gîtes ou chambres d’hôtes, les autres accueillent des locataires qui ont à cœur de respecter l’harmonie du village.
« Vivre ici, c’est vivre au paradis sans être obligée de mourir ! »
L’autre grande figure d’Apremont-sur-Allier, c’est évidemment Gilles de Brissac, créateur du Parc Floral labellisé Jardin remarquable. Dès l’origine, il l’a souhaité ouvert au public. « Il n’a jamais voulu faire un jardin d’apparat, confirme Louise Hurstel. Son projet était à la fois utopique et humaniste. » Sur 5 hectares vierges, le châtelain-jardinier entreprend des travaux titanesques, incluant la construction d’une pièce d’eau et d’une cascade, la plantation d’arbres rares et de multiples massifs de vivaces et d’arbustes, tous soigneusement étiquetés et entretenus (depuis 26 ans !) par Tony Poupin, jardinier en chef.
La promenade est ponctuée par trois « fabriques », constructions ornementales dessinées avec la complicité de l’aquarelliste Alexandre Sérébriakoff et qui forment un singulier reflet de l’actualité. Le pont chinois (1985), le pavillon turc (1994) et le belvédère russe (1997) montrent le meilleur des lointaines contrées qui les ont inspirés : la beauté, qui se joue des querelles des hommes. De quoi inspirer cette pensée à Dany, une des habitantes d’Apremont-sur-Allier : « Vivre ici, c’est vivre au paradis sans être obligée de mourir ! »
Infos pratiques : Le Parc Floral, Apremont-sur-Allier (Cher). Ouvert d’avril à octobre. Tarifs : 10 € (à partir de 12 ans), 6 € (de 7 à 12 ans), gratuit pour moins de 7 ans. Plus d’infos sur apremont-sur-allier.com
Emmanuelle de Jésus