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« Il faut accélérer le déploiement de l’électrique »

L’agglomération de Nevers compte à l’heure actuelle une dizaine de bornes de recharge pour les véhicules électriques / Photo par Romain Liger pour Koikispass

Alors que l’agglomération de Nevers compte une dizaine de bornes de recharge pour les véhicules électriques, le maire de Nevers, Denis Thuriot, plaide pour une accélération de leur déploiement et organisera en octobre un Forum des transformations à l’occasion de la Semaine du développement durable. Il en parle à Koikispass.

Où en est-on du déploiement des bornes de recharge sur le territoire de l’agglomération de Nevers ?

Denis Thuriot : Ça ne va pas assez vite à mon goût. Le déploiement des bornes est lent et ne s’effectue pas aux bons endroits. La responsabilité de ce déploiement incombe au Syndicat intercommunal d’énergies, d’équipement et d’environnement de la Nièvre, le SIEEEN. Aujourd’hui, il y a encore trop peu de bornes de recharge à Nevers. Il est important de pouvoir rassurer ceux qui roulent à l’électrique, dont je fais partie…

Quelles sont les possibilités ?

J’essaie d’en trouver du côté des acteurs privés. Nous sommes notamment parvenus à déployer de nouvelles bornes à mi-chemin entre Nevers et Bourges. Il faut également favoriser l’installation de bornes rapides. Certaines concessions automobiles les mettent en place, mais elles sont payantes. Il faut en outre préciser que, dans les zones commerciales de plus de 1 000 mètres carrés, leur implantation est désormais exigée.

Selon le SIEEEN, 85 % des déplacements quotidiens dans la Nièvre sont inférieurs à 80 km et 89 % des déplacements professionnels sont inférieurs à 30 km par jour. Que vous inspirent ces chiffres ?

Cela me conforte dans l’idée qu’il faut accélérer le déploiement de l’électrique ! Mais il faut également concevoir un mix énergétique : l’électricité pour les petits véhicules, l’hydrogène pour les gros. Le gaz naturel redevient intéressant aussi, notamment en ce qui concerne notre parc de bus.

En dehors des bornes de recharge, comment les collectivités peuvent-elles accompagner et soutenir l’essor des véhicules électriques ?

Ce n’est évidemment pas à la Ville de financer l’achat de véhicules électriques. C’est le rôle de l’État. Mais les villes et les collectivités peuvent aider ceux qui n’en ont pas les moyens. Comment ? En rendant les réseaux de bus plus performants, y compris en centre-ville. Nous encourageons également le covoiturage et la voiture partagée grâce au service de location Locigo. Sans oublier notre objectif qui est de faciliter les déplacements à vélo et à pied !

Quels sont les enjeux d’une mobilité décarbonée pour une agglomération comme Nevers sur le plan de la pollution de l’air ?

Nous avons la chance d’être un territoire peu concerné par la pollution de l’air. Mais cela ne veut évidemment pas dire qu’il ne faut pas s’en préoccuper ! Un Plan territorial climat-air-énergie a été voté en conseil d’agglomération. Ce plan a de nombreuses ambitions dans le secteur de la mobilité, mais pas seulement. C’est pourquoi le 1er octobre prochain, à l’occasion de la Semaine du développement durable, j’organiserai un Forum des transformations. Cette grande réunion, à l’échelle de l’agglomération, permettra de présenter le Plan aux habitants, de leur expliquer où nous en sommes ; mais aussi de les écouter.

Qu’attendez-vous de ces échanges ?

Si on engage des choses, il faut que ce soit compris par les habitants. S’ils veulent davantage de pistes cyclables, très bien, mais c’est un budget important que l’on ne mettra pas ailleurs. Cela signifie aussi avoir moins de parkings donc marcher un peu plus pour accéder aux commerces par exemple. Est-ce que tout le monde serait d’accord ? On me demande régulièrement une navette complémentaire en centre-ville. Cela coûterait 400 000 euros supplémentaires par an. On peut le faire, mais c’est autant d’argent qui ne sera pas investi dans d’autres projets… On est là pour aider, faire évoluer les choses. Cela passe par une écoute attentive des habitants pour savoir s’ils sont prêts.

Et s’ils ne sont pas prêts… ?

On forcera le destin. On a la légitimité démocratique pour le faire. Mais on ne pourra pas aller à l’encontre des habitants si les trois quarts d’entre eux ne sont pas prêts. Il s’agira peut-être d’adapter le rythme des changements. Pour sauvegarder la planète, il faut être capable de prendre des décisions parfois difficiles et de s’y tenir. On ne veut pas punir ni aller à l’encontre des habitants, mais un élu doit aussi faire preuve de courage et d’anticipation.

Propos recueillis par Manon Gayet

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