Juin 1940 – Le Maréchal Pétain signe l’armistice avec l’Allemagne d’Adolf Hitler. La France est découpée en deux zones : une zone libre et une zone occupée, séparées par la ligne de démarcation. La Nièvre est alors l’un des derniers départements avant la zone libre, qui commence à sa frontière avec l’Allier…
LE « CAMP DE SILÉSIE »
Partout dans le pays commence alors l’internement des soldats de l’armée française dans des camps situés sur tout le territoire. Dès l’été 1940, les Allemands arrivent à Fourchambault et réquisitionnent les anciens bâtiments où la SNCF entreposait son matériel pour y créer un camps de prisonniers de guerre : le frontstalag 154, baptisé le « camp de Silésie », accueille alors tous les prisonniers des camps d’internement de Pouilly-sur-Loire ou Saint-Saulge (8 000 prisonniers).
Dès l’ouverture du camp, le Docteur Pierre Faucher, maire de Fourchambault depuis 1919 et son adjoint Raisin créent un comité municipal vite devenu un comité départemental d’aide aux prisonniers, placé sous la présidence du Préfet. Dès lors, les communes s’organisent : la maison du Poilu, rue du lycée à Nevers et les mairies récoltent les dons de la population. Les officiels s’engagent, comme le député Gamard qui offre ainsi 60 kg de nourriture au nom de la ville de Nevers. Fourchambault et Nevers fournissent 600 kg de pain par jour mais les autres communes abondent également, y compris Moulins dans le département voisin. Des conserves, légumes, tabac ou chocolat sont plus rares. Mais aussi des jeux de carte, de dames…
UN THÉÂTRE DANS LE CAMP
Au plus fort de la guerre 18 000 prisonniers seront retenus au stalag 135. « Un soir de cafard » une troupe de théâtre est créée : La lucarne, dirigée par Marc de la Revallière et un théâtre est construit dans le camps. Dès lors, plusieurs milliers de spectateurs assisteront aux spectacles. L’un d’eux, « Chantons 1900 » rencontre même un tel succès que la troupe part en tournée (!) en octobre 1940 : ils se produisent au Théâtre de Nevers mais aussi au Creusot, avec Laval (pardon : l’aval) des autorités allemandes. La ville de Fourchambault recevra même la Croix de guerre des mains d’un tout jeune ministre : François Mitterrand…