Aux portes du Morvan, le village de Lormes multiplie les projets depuis une vingtaine d’années. Ce qu’est allé voir le journaliste Antoine Gavory pour Koikispass.
Cela fait maintenant vingt ans que c’est comme ça, que Lormes et ses quelque 1 300 habitants font parler d’eux pour leur dynamisme. « Je ne prétends pas que tout va bien : on a une classe menacée de fermeture, des commerces fragiles, on peine à faire venir des médecins, relativise Christian Paul, ancien ministre et maire de Lormes. Mais, aujourd’hui, c’est devenu une vraie destination. »
Les succès s’enchaînent presque avec insolence. Le dispositif Territoires zéro chômeurs de longue durée a permis la création de l’entreprise à but d’emploi Les Portes du Morvan avec 70 postes à la clé, grâce à l’énergie déployée par les Lormois. « La mairie n’est pas à l’origine de tout. Pour qu’une idée devienne réalité, il faut l’investissement des porteurs de projets », reconnaît Christian Paul. C’est l’exemple du Relai.s des futurs, une auberge conviviale destinée à l’accueil de ceux qui veulent s’installer dans le canton, créée par un quatuor de quadras. Un lieu qui se décrit ainsi : « Le Relai·s des futurs n’est pas un hôtel, pas un A**bnb et même pas une colocation ! Le Relai·s est juste… lui ! Un collectif que chaque Relayeuse et chaque Relayeur fait vivre lorsqu’il vient. Être au Relai·s, c’est choisir de passer du temps ensemble à préparer les repas, aller se promener, nourrir le lave-vaisselle, passer un coup de peinture ou bêcher le jardin. »
60 associations pour 1 300 habitants
Autres projets originaux : l’Odessa, qui met la gastronomie à l’honneur dans une ancienne école et fait travailler jusqu’à dix personnes en été, et La Recycl’, qui a installé ses fourneaux dans un ancien garage, et qui propose des concerts de jazz et des expositions.
Avec 60 associations pour 1 300 habitants, la commune est un terrain d’engagement citoyen. Bientôt naîtra le premier EHPAD de France sous forme de tiers-lieu, doté d’une cuisine partagée pour des rencontres résidents/familles, d’une microbrasserie et d’une salle des fêtes ouverte à tous. Autre projet en vue : les halles, dont le bois est issu des forêts locales, qui viendront remplacer deux bâtiments détruits. Une « place couverte » qui permettra d’accueillir des expositions, des marchés, des concerts et du théâtre grâce à des gradins amovibles.
Miellerie sur une ancienne friche, futur club des jeunes construit avec une quinzaine d’entre eux, ancienne gare du Tacot (chemin de fer économique du début du XXe siècle) transformée en bistrot : autant de projets qui font de Lormes l’étendard d’une redéfinition de la ruralité. « Au milieu des années 1990, Lormes était sur le déclin ; un lieu confidentiel de passage. Aujourd’hui, la pluralité d’offres en a fait une vraie destination », analyse Christian Paul. « Les habitants attirent de nouveaux habitants et se fédèrent autour d’idées. La galerie L’Œil à facettes par exemple a fait venir des artistes avec des projets, et nous les avons accueillis avec une grande ouverture d’esprit ». Lormes to be alive est en passe de devenir un tube !
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Antoine Gavory