Londres, mai 2020. Margaux Lavêvre, termine son cursus de styliste dans la célèbre école londonienne Central Saint Martins College of Art and Design qui a vu, entre autres, passer sur ses bancs des gens qui comptent aujourd’hui dans la mode : John Galliano, Stella Mac Cartney… Excusez du peu.
Le confinement lié au COVID-19 aura quelque peu contrarié la fin d’études de Margaux Lavêvre. La jeune nivernaise, originaire de Chevenon, a intégré Central Saint Martins College of Art and Design il y a cinq ans. Un coup de maître, un coup de force, dans le milieu très fermé, très codé de la mode. « Sans recommandations, ou sans nom, pas facile d’accéder à cette école. J’ai tenté une première fois, ça n’a pas fonctionné, mais je n’ai pas lâché ».
Comme un évidence
Après un bac Arts Appliqués au lycée de la com et un BTS métiers de la mode, Margaux est bien décidée à voir autre chose et à aller au bout de ses envies et de ses rêves. « Enfant, je voulais être juge pour enfant ou avocate. Ma grand-mère tenait une mercerie, il y avait un atelier avec des mannequins. Je m’amusais à les habiller de façon assez excentrique, c’était drôle. Au collège, au lycée, je me faisais des vêtements, des jupes, des tops. Dans ma classe, nous étions 3 ou 4 à vouloir faire de la mode. Je me souviens qu’on avait même improvisé un défilé de façon clandestine ».
J’ai besoin de créer
Margaux Lavêvre sait ce qu’elle veut : Londres et le Central Saint Martins College of Art. « C’est très dur de rentrer dans cette école. Elle est parmi les plus cotées dans le milieu de la mode. Il y a beaucoup de candidats et peu d’élus. Dans ma promo, j’étais la seule française. Les étudiants viennent du monde entier ». De son propre aveu « ça a été dur parfois. Quitter la Nièvre, la France, ma famille. Ils m’ont toujours soutenue dans ce que je faisais. Ils m’ont donné la force et le courage pour y arriver ». Durant cinq années, Margaux va apprendre le métier de modiste-styliste au contact des meilleurs. « En BTS, on avait beaucoup de cours théoriques. Ici, à Londres, c’était principalement des travaux pratiques, de l’atelier ». Durant son cursus, Margaux décroche un stage chez Kenzo. « Je faisais les imprimés sur les vêtements. Chez Kenzo, les gens sont simples, normaux. On travaillait dans une ambiance plutôt cool et détendue ». La jeune nivernaise décroche même un contrat de 6 mois en remplacement d’un congé maternité. « Une expérience très enrichissante et formatrice. On est dans le vrai, le concret, avec des collections à sortir ».
Margaux Lavêvre, L’avenir en question
De retour en France depuis quelques semaines, diplôme en poche, Margaux Lavêvre réfléchit à son avenir. « 90% des étudiants Central Saint Martins College of Art ont du travail l’année qui suit l’obtention du diplôme. Mais je me pose des questions sur les valeurs de ce milieu. On créé des vêtements qu’on ne peut pas s’offrir. C’est un milieu à part, un peu superficiel parfois. Je rêve d’une mode éthique, aux valeurs humaines. C’est dans l’air du temps ».