Rio ne répond plus, sauf peut-être dans le Bourbonnais, à Moulins. Sur les rives de l’Allier, le Centre national du costume de scène accueille jusqu’au 30 avril une exposition consacrée au carnaval de Rio. L’occasion d’une jolie balade sur un air de samba.
Si le carnaval de Rio est annulé – ou remis à plus tard cette année – en raison de la flambée d’Omicron, les amoureux des plumes, des strass et des percussions peuvent faire un pas chassé jusqu’à l’exposition « Carnaval de Rio » au Centre national du costume de scène (CNCS) de Moulins. « Contrairement à la majorité des Français, les Brésiliens – et particulièrement les Cariocas – baignent dans le carnaval et l’ont dans le sang, explique Delphine Pinasa, directrice du CNCS. Il était donc primordial de nous immerger dans cette culture. »
Ainsi, épaulée par Felipe Ferreira, co-commissaire de l’exposition et spécialiste ès carnavals des deux côtés de l’Atlantique, la directrice du CNCS s’est rendue sur place, il y a deux ans, pour mieux comprendre cet événement à l’histoire foisonnante. Prêtés par les écoles de samba qui les fabriquent, les costumes réunis à Moulins ne sont habituellement jamais exposés : « Ces écoles n’ont pas de vocation patrimoniale, ce ne fut pas facile de les convaincre. Pourtant, c’est un énorme sujet aux aspects anthropologiques, sociaux et même cultuels », explique-t-elle.
De l’exubérance très codifiée
Des populaires personnages clownesques jusqu’aux dignes baianas – ces femmes mûres aux robes colorées XXL – en passant par l’univers extravagant de Carmen Miranda, icône brésilienne et source d’inspiration des drag-queens du monde entier, l’exposition plonge le public dans un éventail infini de styles qui convergent une fois l’an vers le célèbre Sambodrome, avenue dédiée aux défilés des plus prestigieuses écoles de samba. Influences africaines, indiennes ou même européennes… l’histoire complexe du Brésil nourrit l’inspiration des costumiers, des chorégraphes et des compositeurs. Et les écrans placés tout au long de la visite permettent de se rendre compte de la ferveur populaire dans les rues de Rio. Cerise sur la batucada : la dernière partie de l’exposition, toute en hauteur (référence aux chars du Sambodrome), déclenche une folle envie de déhanchements. « Christophe Martin, le scénographe, y a insufflé quelque chose de magique, un voyage vers l’ailleurs », souffle Delphine Pinasa. Tudo bem !
« Carnaval de Rio », jusqu’au 30 avril au Centre national du costume de scène, route de Montilly, Moulins (03). Plein tarif : 7 €. Tél : 04 70 20 76 20. Plus d’infos sur cncs.fr
puisque vous êtes à moulins…
Bien caché au fond d’une cour pavée dans une jolie maison bourgeoise, le petit Musée de l’illustration jeunesse recèle quelques pépites. Jusqu’au 12 juin se tient une expo bien balancée autour de l’œuvre de Mario Ramos, auteur de nombreux livres culte comme Le Loup qui voulait devenir un mouton ou C’est moi le plus fort. Au programme : beaucoup d’humour, une scénographie se jouant habilement des lieux, des manipulations très ludiques, des ateliers jeune public et des visites commentées.
« Le plus beau, le plus fort, le plus malin » : exposition Mario Ramos jusqu’au 12 juin 2022 au Musée de l’illustration jeunesse, 26, rue Voltaire, Moulins (03). Plein tarif : 5 € (gratuit pour les moins de 16 ans). Tél : 04 70 35 72 58. Plus d’infos sur musees.allier.fr
Virginie Jannière