A 12 ans, Stéphanie Rohaut rêve de s’envoyer en l’air et de voir le bas d’en haut comme le chantait Dutronc. A 42 ans, après des années de combat, elle est l’une des rares femmes pilotes de Falcon. Un parcours qui l’a conduite à créer sa société de prise de vue aérienne.
Rêve de gosse
à 12 ans, une petite fille, ça joue à la poupée (notez le bon vieux cliché !). Stéphanie, elle, voulait piloter. Un choix issu d’une expérience singulière : « Ma première fois dans un avion de ligne, j’ai su que je voulais devenir pilote ». Pilote, mais pas n’importe quel truc avec des ailes : un Falcon. avec un argument à l’objectivité imparable : « C’est le plus bel avion du monde ! ».
Elle est l’une des rares femmes pilotes de Falcon
Stéphanie Rohaut : Parcours du combattant
Mais lorsqu’on n’est pas issue d’une famille de pilotes, il faut en vouloir comme disaient les jeunes de 1990 : « mes parents ne m’ont pas découragé, il m’ont juste dit de me débrouiller ! ». Dès 16 ans, de petits jobs en petits jobs, Stéphanie Rohaut s’offre ses cours : « je me suis épuisée comme une dingue mais chaque heure que je passais là-haut me faisait oublier les sacrifices », emprunte « l’équivalent du prix d’une maison », intègre l’IAAG, l’école d’Air France à Hazebrouck et obtient son brevet de pilote avant même son permis de conduire.
Stéphanie Rohaut : La quête du Graal
Viennent ensuite plusieurs boulots. Pour un PDG avec qui elle parcourt le monde à bord d’un Beech 90, qui revend à un autre PDG qui lui n’aime pas l’avion. En septembre 2001, elle démissionne et postule chez Brit Air. Mais le 11 septembre passe par là : « J’avais reçu une offre à La Rochelle. J’ai dit oui alors que j’étais en plein tests chez Brit Air. Je savais qu’ils allaient fermer les recrutements. Et j’ai bien fait. Il n’en n’ont pris que 10% ». Elle rejoint donc la Rochelle, deux ans : « Je pilotais jour et nuit. Pour des voyages d’affaire, des rapatriements sanitaires. J’aimais tellement ça que j’étais corvéable à merci et je me suis dit que j’allais y laisser ma peau ». Elle part pour Lyon et finit par piloter sur… Falcon ! Enfin !
Nicolas, François, Gérard et les autres…
Là, Stéphanie Rohaut découvre les VIP : Depardieu (un acteur Russe), Sarkozy, Hollande… des hommes d’affaire, et sillonne le monde pendant dix ans avant de s’installer à Nevers, pour la bonne cause : l’amour… Mais ici, pas d’avions-taxis, pas de compagnies. Elle se réfugie donc dans le drone en créant avec son père une société de prise de vue aérienne, Drone Performances & Consulting à Pougues-les-Eaux. Quant au Falcon… : « J’ai passé des années difficiles, j’ai été confronté au machisme de cette profession et c’est ce qui fait ma force de caractère. Je n’abandonne jamais !».