Si vous souhaitez vous frotter aux travaux de la ferme et aider des agriculteurs dans leur métier, le wwoofing dans la Nièvre est fait pour vous. Koikispass a rencontré Liesbeth qui propose gîte et couvert à tous les motivés.
Une maison simple, quelques poules, un potager, des ruches au loin et des tracteurs garés sous la grange… Le Domaine neuf, à Saint-Hilaire-Fontaine, a tout d’une ferme classique. À ceci près que Liesbeth et son mari, les propriétaires, accueillent des « wwoofeurs », des volontaires désireux de découvrir le travail paysan. En échange de cinq heures de travail à la ferme par jour, ils y sont nourris, logés (ici, sous une tente) et apprennent à trier les céréales, faire du pain, s’occuper des ruches ou entretenir le verger. « Nous accueillons essentiellement des personnes avec un projet agricole, des étudiants ou même des gens en reconversion professionnelle. Nous avons besoin de bras motivés. Ces rencontres aboutissent parfois à de nouvelles idées pour notre exploitation », explique Liesbeth.
Le « wwoofing », kézako ?
Terme importé de l’anglais, le wwoofing provient de l’acronyme « Wwoof », soit « World Wide Opportunities on Organic Farms » (offres mondiales d’emplois pour fermes bios). Le wwoofing est aussi une association à but non lucratif qui met en lien agriculteurs et bénévoles. Les premiers offrent le gîte et le couvert aux seconds qui apportent leur aide dans le travail agricole. Une bonne manière d’échanger les savoirs et d’offrir du soutien aux agriculteurs. Plus d’infos sur wwoof.fr
Seule obligation : « ne pas rechigner au travail » précise l’agricultrice qui semble avoir connu quelques déceptions. D’ailleurs, pour ceux qui veulent juste dormir sur place, le Domaine neuf propose une formule simple de camping à la ferme, grâce à la fabrication d’une cuisine d’été et d’une salle de bains (avec une douche fabriquée dans un tonneau de vin !), construite en torchis, technique transmise par un wwoofeur américain.
S’enrichir mutuellement, le wwoofing dans la Nièvre
Liesbeth a habité Gand (Belgique) avec son compagnon jusqu’en 2012, rêvant de mieux manger, cultivant ses légumes dans un jardin ouvrier et installant des ruches sur son toit. Soucieux d’avoir des enfants élevés à la campagne, le couple se met en quête d’un petit bout de paradis, déniché finalement dans la Nièvre. Liesbeth attend néanmoins 2021 pour passer le diplôme de capacité agricole. « Avant de travailler la terre, il fallait s’installer. Nous avons eu l’idée du wwoofing dans la Nièvre à la suite de nos travaux d’aménagement : un chantier participatif étalé sur plusieurs années avec de nombreux amis. »
Désormais, du printemps à la fin de l’été, les wwoofeurs déjeunent ou dînent à la table du couple d’agriculteurs tout en gardant leur autonomie. Pendant cinq jours, jusqu’à deux semaines si affinités, ils aident aux travaux de la ferme. « Nous accueillons jusqu’à quatre wwoofeurs en même temps. Pas davantage, sinon c’est ingérable », confie Liesbeth.
Cette année, le Domaine neuf a accueilli entre 20 et 30 wwoofeurs tout au long de la saison, venant d’un peu partout dans le monde. « Beaucoup enrichissent notre savoir-faire grâce à leur propre expérience comme ce garçon diplômé d’un CAP de boulanger. Nous échangeons aussi beaucoup autour de la littérature et de la musique, ça ne se limite pas à l’agriculture ! », s’enthousiasme Liesbeth.
En plus de vendre son pain au domaine le vendredi soir et au marché le samedi, cette mère de trois enfants développe désormais une activité de café solidaire, avec parfois concerts ou débats. « Cela permet de mieux se connaître entre voisins et d’échanger entre agriculteurs. Ce lien nourrit nos envies d’entreprendre », se réjouit l’agricultrice. De la ruche au solo de guitare, il n’y a qu’un pas.
Infos pratiques sur le wwoofing dans la Nièvre : Le Domaine neuf, 3, chemin du Petit Bois, Saint-Hilaire-Fontaine. Tél. : 03 86 30 08 44. Pain en vente tous les vendredis de 18 à 20 h. Plus d’infos sur Facebook @fournildudomaineneuf
Virginie Jannière