Créée il y a 12 ans, l’entreprise Ecofilae s’est donné pour mission de créer une économie circulaire de l’eau afin de réutiliser tous les types d’eaux usées. Une démarche qu’elle mène pour l’agglomération de Nevers en partenariat avec Veolia et que détaille Nicolas Condom, son président fondateur.
Pourquoi avoir lancé Ecofilae ?
Nicolas Condom : L’entreprise est née d’un constat : il y a 12 ans, on recyclait à peu près tout… sauf l’eau. C’est pourtant une ressource indispensable à la vie. Notre mission est d’élaborer des outils et des méthodes pour les acteurs du terrain, dont les collectivités, et rendre possible la réutilisation des eaux usées. Tout cela prend du temps, mais aujourd’hui tout le monde se met en ordre de marche.
Dans quelle proportion utilise-t-on les eaux usées recyclées aujourd’hui ?
En France, on utilise seulement 0,3 % des eaux usées traitées, contre 8 % en Italie, 15 % en Espagne et jusqu’à 90 % en Israël. Tout était à bâtir : de nouvelles façons de penser l’eau, des réglementations… Il fallait susciter la prise de conscience et sortir du cycle de l’eau tel qu’on l’apprend à l’école pour adopter une vision de l’eau usée comme ressource potentielle au même titre que les eaux de pluie ou de piscine.
Quelles actions menez-vous à Nevers ?
En partenariat avec Veolia, notre mission est de trouver la meilleure solution pour favoriser le recyclage de l’eau dans la ville. On analyse d’abord les ressources, comme les eaux des stations d’épuration, celles de récupération des toitures ou encore celles des piscines. Ensuite, on identifie les usages potentiels. Les surfaces agricoles ont généralement de forts besoins sur une période de quatre mois dans l’année. Les activités industrielles sont également des utilisateurs intéressants. On pense bien sûr aussi à l’usage urbain pour le nettoyage des voiries, l’arrosage des massifs de fleurs et l’irrigation des stades qui ont d’importants besoins. Avec ces informations, on a établi des scénarios possibles, avec différentes temporalités de mise en œuvre. Des zones résidentielles neuves, des quartiers, des projets immobiliers ou d’équipement collectif pourraient inclure des systèmes de recyclage de l’eau. À plus court terme, des communes de l’agglomération de Nevers pourraient se doter de bornes d’eau recyclée pour leurs propres usages. L’objectif est bien d’économiser les ressources en eau potable. Le recyclage de l’eau permettra aux villes de mieux faire face aux périodes de sécheresse et de stress hydrique liées au changement climatique.
Vous avez aussi lancé l’initiative HotSpot Reuse. De quoi s’agit-il ?
Cette plateforme gratuite, mise à disposition de tous, permet de rendre visibles tous les projets existants en matière de réutilisation d’eau, et ce dans le monde entier. HotSpot Reuse nous a permis d’être lauréat GreenTech de la COP 21 organisée à Paris en 2015. On souhaite l’améliorer en recensant des initiatives ciblées autour de nos cinq grands pôles de développement : les collectivités, les industries, les loisirs (parcs d’attractions, campings…), le secteur urbain et l’agriculture. Une chose est sûre : pour créer une économie circulaire de l’eau, le travail collectif fera la différence. C’est ce qui se passe dans l’agglomération de Nevers. Cette démarche a suscité l’intérêt d’autres maires du territoire. C’est très positif !
Plus d’infos sur ecofilae.fr
Culture Green, une application web pour apprendre à diminuer son empreinte carbone
La gestion de l’eau et des déchets, c’est le quotidien des quelque 220 000 salariés de Veolia dans le monde. Pour sensibiliser à ces enjeux et impliquer le grand public dans la lutte contre les effets du changement climatique, le groupe a lancé une web app baptisée Culture Green. Au programme : des quiz ludiques sur les biodéchets, le plastique ou encore la biodiversité, et des conseils personnalisés pour diminuer son empreinte carbone. Alors, à vous de jouer sur : culturegreen.veolia.com