Jean-Philippe Martinat est une figure locale de la coiffure à Nevers. A 56 ans, il affiche 42 années de salons. Depuis son pré-apprentissage chez Michel Charlet, rue de la préfecture, au salon de la rue Gambetta, en passant par le Tonkin, c’est toujours la même passion de son métier qui l’anime.
Jean-Philippe Martinat a commencé la coiffure par hasard, il l’a continuée par passion. Une passion qu’il cultive chaque jour au contact de chacun de ses clients dont il connaît le prénom. Une vocation tatouée sur l’avant-bras, qui se décline au travers des quelques 300 objets de coiffure qu’il collectionne et qu’il offre en vitrine aux regards des passants de la rue Gambetta.
UN MÉTIER DEVENU PASSION
« J’aurai pu être plombier, menuisier ou que sais-je encore. Car l’école ce n’était pas mon truc. Le coiffeur de mon père cherchait un apprenti. J’avais 15 ans. J’y suis allé. A l’époque, on écoutait les parents (rires) ». C’est comme ça que l’aventure de Jean-Philippe et la coiffure a commencé. Et elle dure. Une aventure qui s’est muée passion et dont il conserve amoureusement les gestes, les traditions et les objets.
CHINER C’EST TROUVER
Parmi les objets que collectionne Jean-Philippe, on retrouve des talqueurs, des affûteurs de rasoir en cuir, des tondeuses mécaniques, des parfumeurs, des stérilisateurs. Du matériel de pros, mais pas seulement. Sa collection recense aussi quelques objets destinés aux particuliers comme les premiers rasoirs à lames « ceux qui ont succédé aux fameux coupe-choux »… Bref, c’est tout un arsenal d’objets qui retrace l’histoire de la coiffure et des salons qui, à l’époque, étaient des commerces de proximité comme pouvaient l’être les épiceries ou les cafés. « On allait chez le coiffeur de son quartier ».
RETOUR AUX SOURCES
20 ans plus tard, le coiffeur vintage spécialiste de la coupe en brosse à main levée est de retour dans son salon de cœur rue Gambetta à Nevers. « Jean-Bernard, l’ancien propriétaire, a su me donner ma chance et me faire confiance. J’ai tout appris avec lui ». Et, puisqu’il faut bien voir ailleurs ce qu’il se passe. Jean- Philippe fait une escapade de 20 ans dans le salon de coiffure du Tonkin, chez Françoise. « Des années dont je garde un excellent souvenir. Mais j’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’envie de revenir là où j’ai commencé ». C’est chose faite. Le salon de la rue Gambetta a changé d’enseigne, est devenu « R-L Coiffure ». Jean-Philippe rejoint l’équipe dirigée par Céline et Cathy. Il a retrouvé son salon, où il a simplement changé de place. Juste derrière la vitrine où il expose ses objets de collection. « Un salon comme je les aime où on fait de la coiffure avant tout »
Par Stéphane Ebel
©SteFan Ebel