En 2021, ils ont été 35 à se relayer à la Banque alimentaire de Nevers pour traiter 450 tonnes de denrées, soit l’équivalent de 900 000 repas à destination des plus défavorisés. Comment fonctionne cette banque pas comme les autres ? Koikispass en a poussé les portes pour en savoir plus.
Bien que discrète, la Banque alimentaire n’est pas avare d’efforts. Dans l’ancien entrepôt Alfa Laval de Nevers, une partie de l’équipe s’active de bon matin afin de décharger les camions, trier les produits, peser les aliments et constituer les colis repas. Bien avant huit heures, les camions de la Banque alimentaire sillonnaient déjà les routes pour récupérer les produits promis à la benne des hyper et des supermarchés. Depuis la loi Garot de 2016, ces invendus encore comestibles ne peuvent plus être javellisés. Force est de constater que, en ce matin de janvier, choux-fleurs, carottes, poires, champignons et même quelques mangues et avocats demeurent plus que présentables. Une cargaison qui sera ensuite répartie entre les épiceries solidaires, les associations et les Centres communaux d’action sociale (CCAS).
« Je ne fais pas cela par ennui »
Souriants même derrière leurs masques, les retraités représentent la majorité des bénévoles ce matin-là. « On trouve également parmi les personnes qui viennent donner un coup de main des bénéficiaires, des étudiants, des demandeurs d’asile, des chômeurs et quelques actifs », précise Pascal Charpentier, le gestionnaire de l’antenne nivernaise de la Banque alimentaire. « J’avais envie d’aider depuis longtemps, explique une bénévole. Désormais, quand je pars en vacances, l’association me manque. Je ne fais pas cela par ennui. » Son emploi du temps semble en effet bien rempli entre la garde de ses petits-enfants, un frère handicapé à assister et une autre association d’aide alimentaire « où l’ambiance est bien moins bonne », lui lance, taquin, un autre bénévole depuis son transpalette.
« Au-delà du joli geste, la Banque alimentaire favorise le lien social », se réjouit Pascal Charpentier. Une banque qui capitalise également sur le savoir-faire de ses équipes qu’elle n’hésite donc pas à former. Denis, impliqué dans l’association depuis un an et demi, a ainsi pu profiter d’une formation « hygiène et sécurité ». À présent, la chaîne du froid n’a plus de secrets pour l’affable retraité de la Poste.
Un projet d’épiceries itinérantes
« C’est une sacrée logistique et le Covid n’aide pas à l’organisation des équipes », note Pascal Charpentier entre deux coups de fil. La crise sanitaire, notamment le confinement, a mis à mal les réseaux d’aide alimentaire. « Mais on a réussi à faire face, souligne-t-il. Si des bénévoles ont dû se résoudre à partir, d’autres personnes se sont senties concernées et des associations ont eu vent de notre activité. » Désormais, l’organisation travaille à étendre la distribution aux zones rurales. « Il y a, tout près de Nevers, des gens qui ne demandent rien à personne mais qui vivent très isolés et dans un grand dénuement. Nous réfléchissons actuellement à mettre en place des épiceries itinérantes ou des dépôts de colis », lance Pascal Charpentier, déterminé.
Vous voulez aider ? La Banque alimentaire, 20 bis, rue de l’Éperon, Nevers (58), Tél : 07 88 64 90 20 – ba210.antenne58@banquealimentaire.org
Virginie Jannière