Implantée à Nevers depuis 1951, LOOK a révolutionné le cyclisme en inventant la première pédale automatique. Depuis vingt ans dans l’entreprise et désormais responsable du marketing développement produits, Frédéric Caron a vu grandir sa marque ainsi que l’attrait pour le cyclisme et les mobilités douces. Il en parle à Koikispass.
Look a l’image d’une marque haut de gamme destinée aux sportifs de haut niveau, mais semble aujourd’hui s’ouvrir à de nouveaux clients avec notamment des vélos à assistance électrique. Quelle fut votre réflexion avant de lancer ces modèles ?
Frédéric Caron : Depuis une bonne dizaine d’années, nous sentions qu’il y avait beaucoup de choses à développer au niveau des vélos de route sportifs, sachant que les vélos à assistance électrique n’empêchent pas d’exercer une activité sportive, bien au contraire. Ce sport modéré est peut-être même l’un des meilleurs moyens de pratiquer une activité physique pour rester en bonne santé. Avec ces vélos, Look attire désormais de bons cyclistes qui ont avancé en âge ou des personnes qui veulent pratiquer des balades en pleine nature.
Pratiquer le vélo est un sport mais aussi une mentalité…
Le vélo est une façon de s’entretenir et de prendre soin de sa santé. Avec seulement 3 ou 4 km par jour, même avec une assistance électrique, il permet de diminuer les risques cardiovasculaires. Il est aussi un moyen de locomotion bon marché tout en limitant l’impact de nos déplacements sur l’environnement. Le seul point négatif se situe au niveau de la sécurité, d’où l’importance de l’existence de bonnes infrastructures. Nous travaillons, de notre côté, à rendre nos vélos de plus en plus sûrs.
Comment une ville comme Nevers peut-elle encourager la pratique du vélo ?
Nous avons vu passer de nombreuses études – notamment celle de Shimano, équipementier dans le monde entier – qui prévoient un développement mondial du vélo de façon durable et exponentielle. En France, nous sommes plutôt en retard par rapport à des pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, donc la progression sera logiquement plus forte. Néanmoins, ce développement dépend des infrastructures des villes. Le maire de Nevers est conscient de ce mouvement. Il nous a d’ailleurs rendu visite plusieurs fois et montre une véritable volonté de développer le vélo dans sa ville. L’aménagement des bords de la Loire et celui du centre-ville donnent déjà une bonne impulsion.
Comment Look s’inscrit dans cette « vélorution » ?
Nous essayons de rendre le vélo plus intelligent, plus connecté. On peut imaginer que dans quelques années, tous les véhicules seront interconnectés et que les voitures pourront être averties de la présence d’une autre automobile – ce qui existe déjà – mais aussi des vélos. Nous travaillons aussi à des vélos moins chers, avec des antivols intégrés pour que les propriétaires de vélos de notre marque n’hésitent pas à se garer dans l’espace public. Les villes ont tout intérêt à étendre la construction de parkings en périphérie pour les voitures et des boxes sécurisés pour les vélos. Pendant le confinement, nous avons pu expérimenter comment l’air s’est purifié et comme il était agréable de ne pas entendre le bruit permanent des moteurs. Je crois que personne ne l’a oublié.
Plus d’infos sur lookcycle.com
Propos recueillis par Virginie Jannière