Ancien ingénieur dans l’industrie du cycle, Loïc Rousset a fondé en 2020 sa propre société, Cycles Up, et développe la marque « Côte blanche », labellisée La Belle Nièvre, pour donner une seconde vie aux vélos délaissés. Koikispass a voulu en savoir plus.
Quelle est l’origine du projet Cycles Up ?
Loïc Rousset : Face à l’urgence climatique, je souhaitais participer au mouvement en faveur des mobilités douces dans les zones peu denses comme la Nièvre. J’ai créé Cycles Up en 2020, en partant du constat qu’il existe plus d’un million de vélos en France qui dorment dans des garages, alors qu’en parallèle le marché du vélo se développe énormément. Exploiter ce gisement de vélos inutilisés permet de répondre aux enjeux de la mobilité actuelle dans une logique d’économie circulaire. Par ailleurs, je souhaitais retrouver un métier plus concret et artisanal. C’est le cas !
Quels services proposez-vous ?
L’idée est de prolonger la durée de vie des vélos. Je propose plusieurs services comme transformer un vélo classique en vélo à assistance électrique, moderniser un vélo, faire évoluer un vélo classique en vélo cargo. Enfin, j’ai créé la marque « Côte blanche » : il s’agit de vélos fabriqués à partir de cadres reconditionnés qu’on peut modifier à sa guise.
Comment vous procurez-vous ces vélos délaissés ?
Je travaille en partenariat avec les ressourceries du territoire et suis également habilité à récupérer des cadres dans les déchetteries de l’agglomération de Nevers. Par ailleurs, lorsque nous installons un système d’assistance électrique, nous choisissons des moteurs qui possèdent des composants ultra-réparables et des batteries universelles pouvant facilement être reconditionnées ou remplacées sans dépendre d’une marque. Le client peut aussi choisir lui-même sa batterie. Tout est envisageable en fait !
Vous allez bientôt ouvrir un nouvel espace…
L’atelier Cycles Up de Garchizy va être très prochainement transféré dans le centre de Nevers. Nous y produirons aussi les vélos « Côte blanche » qui seront visibles dans un showroom de 100 m2. Là, le public pourra également trouver des vélos classiques d’occasion rénovés et une gamme d’accessoires éco-conçus par des fournisseurs français pour l’essentiel. Par exemple, je vends déjà des sacoches fabriquées à partir de bâches publicitaires recyclées par un artisan jurassien. C’est encore en discussion, mais j’aimerais que ce local devienne un lieu de vie pour pouvoir se faire conseiller et accompagner. J’espère que d’autres acteurs du vélo voudront eux aussi intervenir dans ces locaux.
Voyez-vous une évolution de la mobilité douce dans des villes comme Nevers ?
En tant qu’usager, je constate que le vélo se développe mais qu’il manque encore beaucoup d’infrastructures sécurisées. C’est, me semble-t-il, ce qui empêche de nombreuses personnes d’utiliser leur vélo au quotidien. L’assistance électrique permet déjà à de nombreuses personnes de se déplacer plus facilement mais il reste le volet sécurité à travailler. Si on veut parvenir à décarboner nos moyens de transport, il faut trouver des solutions de remplacement. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai décidé de prendre ce virage professionnel, car je crois qu’il faut désormais qu’on s’y mette tous. Nous n’avons plus le choix.
Infos pratiques : Cycles Up, 1162, avenue de la République, Garchizy (58). Tarifs : à partir de 950 € pour électrifier un vélo (subventions possibles). Vélos « Côte blanche » à partir de 590 € pour un vélo classique et 1 890 € pour un VAE (subventions possibles). Plus d’infos sur cycles-up.fr ou au 06 64 96 94 82.
Propos recueillis par Virginie Jannière