On ne connaît souvent que leurs effluves malodorants. Pourtant, les usines de dépollution de l’eau, ou stations d’épuration, jouent un rôle crucial dans la qualité de l’eau des fleuves et des rivières en ayant de plus en plus recours à des techniques naturelles. C’est le cas de la station des Saulaies à Nevers, dont la gestion a été confiée à Veolia.
Reportage réalisé en partenariat avec Veolia Eau Nièvre.
Jeanne Cherhal en a fait une chanson, La Station, dans laquelle elle raconte ses dimanches passés à la station d’épuration de son papa « pour vérifier une vanne, pour constater une panne ou par pure précaution, tout mobile était bon. Même après 19 heures, même le jour du Seigneur, aller à la station, c’était sa dévotion. Alors je jubilais car avec lui, j’entrais dans l’inquiétant palais dont il avait les clefs. Devant les eaux stagnantes, je me sentais vivante. »
Mais la station de M. Cherhal était-elle aussi verte que ne l’est devenue l’usine de dépollution de l’eau des Saulaies à Nevers (entre-temps, les termes ont changé…) ? Chaque jour, elle traite entre 6 000 et 20 000 mètres cubes d’eau, soit les besoins de l’agglomération, et permet de garantir la qualité de l’eau des rivières et de la Loire.
Un traitement de l’eau quasi exclusivement biologique
Si les plus gros déchets comme le sable et les graisses sont filtrés par le trio formé par le dégrilleur, le dessableur et le dégraisseur, les polluants dissous sont quant à eux absorbés par des bactéries. « Ces pollutions forment en quelque sorte la nourriture des bactéries, éclaire Laure Lherbier, chef d’équipe usines chez Veolia Nièvre. Notre travail consiste à tenir en vie ces bactéries, à prendre soin d’elles. » Très peu de produits chimiques donc, au profit de micro-organismes dépolluants : c’est le pari – réussi – de la station des Saulaies. Ainsi, lorsque l’eau est remise en circulation après avoir subi les contrôles de rigueur, elle a été épurée quasi exclusivement de manière biologique.
Des déchets transformés en engrais
Quant aux déchets organiques qui ont été récoltés, ils sont recyclés pour la plupart. Les boues éliminées sont séchées dans de grandes centrifugeuses puis utilisées comme engrais, sous forme de compost. L’usine produit ainsi près de 4 500 tonnes d’engrais par an. L’eau de sortie de station – c’est-à-dire l’eau propre mais non potable – sert à arroser et nettoyer le matériel. Par ailleurs, des tests sont effectués régulièrement dans la Loire, en amont et en aval de la station, pour s’assurer de la qualité de l’eau. « Dès les beaux jours, je me baigne dans le fleuve. Il faut faire bien plus attention aux dangers des bancs de sable qu’à la qualité de l’eau ! », sourit Laure Lherbier. De quoi inspirer une chanson…
Virginie Jannière