Je me suis offert un bain de forêt en forêt de Tronçais

Parcourue de nombreux sentiers, la forêt de Tronçais est un paradis pour les randonneurs. Journaliste pour Koikispass, Virginie Jannière s’est lancée sur le circuit de l’étang de Pirot, une boucle de près de 8 km au bord de l’eau et sous la canopée au départ de l’Isle-et-Bardais.

Parmi la myriade de promenades possibles en forêt de Tronçais, il y a bien sûr le parcours des Sept Chênes et ses arbres multicentenaires remarquables (même si quatre sur les sept sont morts ou en piteux état). Toutefois, j’opte pour le circuit de l’étang de Pirot, une boucle de 7,7 km où certes je ne verrai pas les chênes stars de Tronçais, mais où l’on me promet quelques belles « étoiles montantes ».

Je commence la balade au camping des Écossais à Isle-et-Bardais (Allier). Ici, pas de kilts mais des bungalows en bois, quelques pins odorants et la douceur de l’automne. Le sentier de randonnée est indiqué dès la rive du plan d’eau, miroir à peine voilé par les allées et venues des colverts.

Pique-nique avec vue

Comme les autres étangs de la forêt, à l’exception de Saint-Bonnet, Pirot fut créé au XIXe siècle pour réguler le débit du canal de Berry, alors nécessaire aux activités sidérurgiques de Montluçon. Aujourd’hui, des plages sont aménagées sur les berges. Des berges fréquentées entre autres par les pêcheurs de carpes et de brochets, en train de casser la croûte lorsque je les croise. Arrivée au « rond des Pêcheurs », une grande avancée d’herbe avec une vue dégagée, je fais à mon tour une pause pique-nique sur l’une des tables en bois.

Me voilà dans des sous-bois où coule la timide « font du Cros chaud », ancien lieu de culte païen et fi let d’eau dont le nom viendrait du fait que l’eau n’y gèlerait jamais. Passé ce lieu paisible, la fameuse chênaie de Tronçais me tend les bras (ou plutôt les branches). Si j’apprécie le calme qui règne, je me réjouis néanmoins de ne pas me sentir totalement seule et croise régulièrement couples de retraités et promeneurs de chiens.

Douceur de vivre

Entre les fougères et les chênes immenses, je ne regrette pas le circuit des Sept Chênes et comprends très rapidement pourquoi les médecins japonais préconisent à leurs patients stressés le shinrin-yoku, ou bain de forêt. Au rythme de la marche, à l’écoute des oiseaux et à la vue de cette futaie protectrice, je sens mon rythme cardiaque s’apaiser. Les pensées se font douces… et me voilà déjà à la fi n de la randonnée. À défaut de bain dans l’étang, j’aurais donc pris un bon bain de forêt !

Infos pratiques : le détail du parcours « Circuit de l’étang de Pirot » est à télécharger gratuitement sur allier-auvergne-tourisme.com

Virginie Jannière