Musée, ville engloutie, restaurant de cuisine gauloise et Centre de recherche européen, Bibracte est un site unique au monde. L’occasion, pour la famille, d’aller visiter un pan de notre histoire redécouvert après 1 800 ans de sommeil.
Le mont Beuvray, à 821 mètres d’altitude dans le Morvan, abolit les clichés du roman national sur « les Gaulois sauvages habitant des villages de huttes ». Forte de 10 000 habitants il y a 2 000 ans, l’ancienne ville de Bibracte était importante. César la décrivait comme « de beaucoup la plus grande et la plus riche ville des Éduens ». Capitale d’un peuple riche et puissant commerçant avec Rome et exerçant son influence sur toute la Gaule, cette ville disparut pourtant au Ier siècle de notre ère et ne fut redécouverte que 1 800 ans plus tard.
Dans l’espace muséal, Bibracte est l’un maillon des nombreux sites européens qui formaient alors les territoires celtes occidentaux, dont l’histoire est retracée à travers des objets, des vidéos, des maquettes et des projections. La plus étonnante est sans doute celle qui nous fait revivre l’évolution de la ville sur 300 ans, des maisons de terres aux villas romaines, et donne une idée de ses dimensions. On y découvre que, loin des barbares oisifs décrits par les manuels d’histoire, les Gaulois et en particulier les Éduens étaient un peuple de commerçants, d’artisans et de guerriers. On y apprend aussi comment ils ont contribué à la disparition du monde gaulois, en raison de leurs alliances avec Rome et César qui, une fois entré en Gaule, se sentit pousser les ailes de l’impérialisme.
Promenade dans le site archéologique
La visite du site archéologique, gratuite et accessible en voiture, demande un peu d’endurance. Pour l’enrichir, une application, boussole.bibracte.fr, permet de mieux connaître chaque lieu. Après 2 km de montée, nous voilà devant la porte du Rebout, l’entrée principale de l’oppidum, qui mélange terre, pierre et bois. Un peu plus haut, on aperçoit les restes du centre monumental de type romain qui regroupait boutiques et maisons.
Après un passage devant la Pierre de la Wivre où, dit-on, Vercingétorix persuada les Gaulois de combattre les Romains, nous nous retrouvons sur le grand Domus, une villa romaine de 3 600 m2. C’est là que l’archéologue Gabriel Buillot fit construire son « Hôtel des Gaules », une maison de deux pièces qui lui permit de loger sur le site. L’édifice abrite aujourd’hui une exposition sur les premières fouilles. Viennent ensuite un autre Domus, une terrasse qui servit de place publique, la fontaine Saint-Pierre, la chapelle Saint-Martin et le Theurot de la Roche – deux anciens lieux de culte – et la nécropole.
Enfin sachez que le 11 septembre se déroulera le « Fantastic Picnic », une balade sur le site de Bibracte entrecoupée de dégustations de produits locaux, de concerts de jazz avec un marché du terroir pour retrouver un peu de l’ambiance d’antan lorsque la ville grouillait de marchands. Et, comme dans Astérix, les visiteurs sont invités à apporter leurs instruments de musique pour un « bœuf » très convivial.
Infos pratiques : Musée de Bibracte, col du Rebout, Saint-Léger-sous-Beuvray (Sâone-et-Loire). Ouvert tous les jours en juillet/août de 10 h à 19 h, jusqu’à 22 h les mercredis. Tarif : 7,50 € (plein tarif), gratuit pour les moins de 12 ans. Le site archéologique est ouvert à la visite libre 24h/24. Le restaurant Le Chaudron est ouvert tous les midis en juillet/août et les mercredis soir. Plus d’infos sur bibracte.fr
Antoine Gavory