Tout le monde veut consommer local, mais ce n’est pas toujours une sinécure. Grâce au site Internet J’veux du local, la plateforme de la chambre d’agriculture, les producteurs se sentent dans leur assiette, et sont aussi (presque) dans la vôtre !
La Covid aura au moins apporté une bonne chose : « Nous avons gagné dix ans sur le développement des circuits courts », assène Clémence Guillaumet, chargée de la plateforme J’veux du local à la chambre d’agriculture de la Nièvre. « La demande était grande. Tant au niveau des consommateurs que des producteurs. Avec la Covid, l’urgence a été de créer un drive fermier. La plateforme est venue ensuite. »
Aujourd’hui, J’veux du local regroupe 160 producteurs, 4 artisans, 40 marchés et des AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) qui ont l’obligation de respecter un cahier des charges précis. Pour le consommateur, rien de plus simple ! D’un seul clic, il est possible de localiser et de choisir en agriculture bio un maraîcher, un producteur d’œufs ou encore de bœufs, et surtout de connaître ses points de vente. « Pour les producteurs qui n’ont pas de site ou de page Facebook, nous agissons comme un relais vers les consommateurs, les restaurateurs et les collectivités », explique Clémence Guillaumet.
Une arme pour lutter contre l’inflation
Au Potager d’ici, créé en 2019 à Nevers, Jean-Marc Lambert et Raphaël Revenu exploitent cinq hectares en bio. « La Covid a rappelé aux consommateurs l’importance du local », indiquent-ils. Pour eux, J’veux du local est un canal bienvenu. « Nous sommes ouverts à tout ce qui fait la promotion du local. C’est d’autant plus intéressant en ce moment. L’inflation fait d’une certaine manière la promotion des légumes de saison et d’une consommation plus responsable. Ceux qui voudront manger des tomates en janvier vont les payer une fortune ! »
Un producteur de foie gras depuis 4 générations
Également présent sur J’veux du local avec Aux Oies du pré à Donzy, Frédéric Coudray-Ozbolt est le seul producteur de foie gras et de confit de canard dans la Nièvre, et ce depuis quatre générations. Malgré une baisse de 20 % de sa production, Frédéric Coudray-Ozbolt – qui attend avec impatience le vaccin contre la grippe aviaire en octobre 2023 – continue de commercialiser 60 % de ses produits auprès des particuliers : « Aux marchés de Noël, à la boutique Secrets de paysans à Coulanges… Cette année, je n’aurai pas de problèmes de commercialisation ni besoin de faire des salons à Paris. Le local a le vent en poupe. Mais il faut voir si nous pourrons répondre à la demande… ».
Plus d’infos sur jveuxdulocal58.fr
Antoine Gavory