Alors que l’Adapei de la Nièvre s’apprête à ouvrir un restaurant et une crèche inclusifs cette année à Nevers, l’association, qui accompagne les personnes en situation de handicap, va proposer à ceux qui le souhaitent d’en devenir actionnaires. Ce que détaille Thierry Le Goaziou, son Directeur Général.
Quelle est la vocation de l’Adapei ?
Thierry Le Goaziou : L’Adapei de la Nièvre est issue d’un mouvement militant créé en 1960 par des parents d’enfants en situation de handicap mental ou polyhandicapés. L’idée est d’accueillir ces personnes vulnérables, de les accompagner vers une vie plus autonome, leur apprendre à devenir citoyen et parfois même, à exercer un métier. Chaque Adapei est indépendante d’un département à l’autre et adhère à l’Unapei, le réseau national des associations autour du handicap mental. Et grâce à un budget conséquent, l’Adapei de la Nièvre et ses 450 salariés accueillent désormais environ 500 bénéficiaires.
L’Adapei de la Nièvre mène plusieurs projets sur son nouveau site de l’avenue Colbert à Nevers, dont l’ouverture prochaine d’un restaurant inclusif…
C’est le fruit d’une longue réflexion et de cinq années de travail intense. Dans l’immeuble de l’avenue Colbert, nous avons ouvert deux appartements pour deux personnes en cours d’autonomisation et avons installé une partie du siège social. Nous y créerons bientôt également un centre de formation ainsi que la première crèche inclusive de la Nièvre. Enfin, dans la lignée de notre Café Sourire rue Saint-Martin, qui fait travailler des personnes porteuses de handicap, et grâce à l’impulsion de notre présidente Corinne Charbonnier, ancienne restauratrice, un restaurant inclusif va voir le jour en octobre, dont certains employés seront également des personnes accompagnées par l’Adapei.
Vous souhaitez également inviter les citoyens à devenir actionnaires de l’Adapei…
Le plus souvent, être militant associatif consiste à donner de son temps bénévolement ou à faire des dons. Aujourd’hui, nous proposons aux gens de changer leur manière de militer en devenant actionnaires de l’Adapei – moyennant 500 € la part – ou en participant à notre fonds de dotation. Proposer d’investir dans l’économie solidaire, c’est une manière de sensibiliser plus largement.
Il ne s’agit donc pas juste de changer de regard sur le handicap, mais également sur notre capacité à agir…
Nous n’avons pas peur de dire qu’il faut de l’argent pour agir. L’inclusion reste un combat. On peut changer le regard mais il faut rester lucide, il existera toujours une forme de réserve voire de peur face au handicap. Pourtant, dans une société démocratique, tout le monde doit avoir sa place et nous mettons tout en œuvre en ce sens.
Propos recueillis par Virginie Jannière
Plus d’infos sur adapei58.org