Adapei de la Nièvre
Depuis novembre dernier, Ombeline, porteuse de trisomie 21, s’est installée dans un appartement au centre-ville de Nevers grâce à l’accompagnement de l’Adapei de la Nièvre. Une nouvelle vie sous le signe de l’autonomie pour la jeune femme de 27 ans, pleine de projets et de rêves.
Une brioche sur la table du salon, une bonne odeur de café, et l’immense sourire d’Ombeline. « Bienvenue ! », nous lance la jeune femme, porteuse de trisomie 21, depuis la cuisine ouverte sur le large salon. Sur les murs, des posters de Matt Pokora, l’idole de la jeune femme, et dans la bibliothèque, quelques livres de cuisine et des jeux de société.
Installée dans cet appartement flambant neuf mis à disposition par l’Adapei de la Nièvre (Association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales), Ombeline a pris son autonomie. « J’ai organisé ma crémaillère avec le personnel de l’association en attendant de faire la fête avec toute ma famille », explique-t-elle fièrement. « C’était la première fois pour nous aussi ! Et c’était une sacrée fête », réplique joyeusement Deny Grimpret, coordinateur du Dispositif Habitat Inclusif de l’Adapei.
Une autonomisation pas-à-pas
« Ombeline a toujours signifié son envie d’être indépendante, témoigne Dominique, la maman d’Ombeline. Nous nous inquiétions évidemment un peu au début mais elle est accompagnée à chaque étape de son autonomisation, c’est rassurant ». « A l’IME (Institut médico-éducatif), rien n’était vraiment fait pour Ombeline maintenant qu’elle est devenue adulte. Les stages proposés ne correspondaient plus à ses attentes. De notre côté, nous avons longtemps cherché une solution avant de découvrir le dispositif de l’Adapei », se souvient Patrick, son papa. « Ombeline est entourée par une famille aimante et ouverte d’esprit. Sachant que rien ne peut être fait sans les parents ! », souligne Aurore Loiseleux, directrice adjointe du Pôle habitat et accompagnement social de l’Adapei. Parallèlement, Ombeline se rend toujours plusieurs fois par semaine au centre de jour « Au fil de l’eau » pour y apprendre les gestes du quotidien : des courses au ménage en passant par la cuisine et les trajets en bus.
« Mes parents veulent trop souvent passer à la maison ! »
Si, dans un premier temps, Ombeline rentrait chez ses parents pour le week-end, elle a fini par demander à rallonger son temps chez elle. « Mes parents veulent trop souvent passer à la maison ! Je les aime… Mais maintenant, il faut qu’ils s’y fassent : je vis seule ! ». Elle qui travaille déjà au Café Sourire souhaite également à présent réaliser son rêve : devenir actrice et chanteuse. Pour cela, elle se rend au « Petit conservatoire » où elle suit des cours particuliers de théâtre et de chant. « Je rêve de chanter avec Matt Pokora au Zénith. Je voudrais passer des castings. Plus tard, je penserai à me marier. J’aimerais aussi passer le code… ». Deny Grimpret la tempère alors tendrement, avant de nous confirmer ce qui crève les yeux : « Ombeline nourrit beaucoup de rêves mais elle veut parfois brûler les étapes. Notre travail est d’adapter ses projets pour faire la balance entre ce qu’il est possible de faire et ses souhaits ».
Un immeuble inclusif
Situé dans le centre-ville de Nevers, le bâtiment dans lequel est logée Ombeline, et où réside une autre personne en situation de handicap, va accueillir, à partir du dernier trimestre 2024, un restaurant et une crèche inclusifs, un centre de formation et le siège de l’Adapei de la Nièvre. « Nous allons au bout de notre projet d’inclusion afin de faire entrer les personnes porteuses de handicap dans un milieu ouvert », explique Aurore Loiseleux.
En attendant, la jeune fan de Matt Pokora s’entraîne à une chorégraphie pour le mariage d’un proche. « J’adore danser. Je souhaite devenir une star et j’y arriverai ». Ombeline a des rêves aussi grands que son cœur.
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Virginie Jannière