Niché au pied de la colline où s’étendent les ruines de la cité gallo-romaine d’Alésia, le « Muséoparc », bel édifice tout en rondeur, permet un voyage dans le temps à l’époque de Vercingétorix.
Les Gaugau, les Gaugau, les Gaulois ! Les fidèles lecteurs d’Astérix se sont habitués à ce running gag qui court d’épisode en épisode, quand le « gentil » pirate voit poindre au loin les héros de Goscinny et Uderzo depuis le mât de son navire. À Alésia, on imagine plutôt la situation inverse : car c’est bien ici que les Roro, les Roro, les Romains, ont assiégé (et finalement vaincu) Vercingétorix et ses troupes au cours de l’été 52 avant J.-C.
Si le lieu exact de cet épisode de l’histoire a longtemps fait l’objet de discussions, il est maintenant largement admis par la communauté des chercheurs que c’est bien ici, à proximité du petit village d’Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or), que s’est déroulée la bataille d’Alésia. Il reste peu de vestiges de l’époque, la vieille ville ayant été quasi réduite à néant avec le temps. Mais il subsiste malgré tout quelques traces des fondations d’un temple, d’une basilique, d’une poignée d’habitations et d’échoppes, et surtout d’un théâtre antique en forme de croissant de lune.
Situé sur un vaste plateau à 400 mètres d’altitude, le site propose par ailleurs un beau panorama sur la paisible campagne alentour. On a du mal à imaginer que, il y a un peu plus de deux millénaires, l’un des plus terribles affrontements de l’époque s’est déroulé ici. C’est justement ce qu’entend nous faire revivre le Muséoparc d’Alésia, situé quelques centaines de mètres en contrebas de la vieille ville.
Une scénographie ludique et didactique
Dans ce bel édifice tout en rondeur, il est d’abord possible de se familiariser avec la chronologie des événements, en savoir plus sur les us et coutumes de l’époque et bien sûr découvrir de nombreuses pièces archéologiques dans les belles vitrines du musée : bijoux, armes, et même des pièces rares, comme ce morceau de tente romaine en cuir de chèvre, conservé dans le froid humide d’un fossé du camp d’encerclement d’Alésia. Celui-ci constitue le plus ancien fragment conservé en Europe, et le seul trouvé en France.
La scénographie des lieux est à la fois ludique et didactique. La visite commence ainsi avec l’apparition en hologramme de personnalités du monde du spectacle. Le comédien et réalisateur Jean-Pascal Zadi nous confie avec humour sa méconnaissance de la vie de Jules César. Des petits jeux permettent de tester ses connaissances historiques tandis qu’une exposition temporaire sur la bande dessinée Alix complète utilement la visite.
En sortant du bâtiment, on peut enfin terminer sa visite en découvrant, sur la vaste pelouse qui entoure les lieux, une reconstitution des « contrevallations et circonvallations romaines », cet efficace dispositif d’encerclement mis en place par les armées de César pour assiéger Alésia : une succession de fossés et de hautes parois de terre surmontées de zones de guet. Le tout parsemé d’obstacles et de pièges, comme ces aiguillons métalliques plantés dans le sol en quinconce. De quoi mater les plus déterminés des Gaulois réfractaires !
Les Estivales : tout savoir des Gaulois en s’amusant
En juillet et août, le site d’Alésia propose plusieurs événements immersifs pour mieux comprendre l’histoire et la culture des Gaulois et des Romains.
Samedi 15 et dimanche 16 juillet :
Revivez la guerre des Gaules avec plus de 150 figurants, une démonstration de cavalerie, une cérémonie funéraire d’un chef gaulois et même des ateliers costumés pour enfants pour découvrir l’équipement militaire romain (réservation recommandée).
Dimanche 13 et lundi 14 août :
Des artisans issus du compagnonnage et diplômés d’archéologie viennent initier les visiteurs aux constructions romaines et à la cuisson de la céramique.
Du samedi 26 août au vendredi 1er septembre :
Une semaine consacrée aux jeux et sports antiques : l’occasion de tester le saut en longueur avec haltères ou le lancer de javelot comme à l’époque des Jeux olympiques d’Athènes.
Rémi Belot
