De la cathédrale Saint-Étienne, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, au Palais Jacques-Cœur en passant par les maisons à colombages et les « Portes de fées », créations poétiques disséminées au fil des rues par la street-artiste Florizale, Rémi Belot, journaliste pour Koikispass, nous raconte sa visite guidée de Bourges.
Si l’origine de Bourges remonte au IVe siècle avant Jésus-Christ, à l’époque de la cité gauloise d’Avaric, on vient d’abord dans l’actuelle capitale du Cher pour visiter son joyau gothique : la cathédrale Saint-Étienne, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, dont la construction a débuté en 1195. Ses charmes : sa vaste façade (la plus large de France) et bien sûr sa belle collection de vitraux, qui donne une douce coloration bleutée à l’intérieur. « La plupart sont très anciens et datent du XIIIe siècle, nous explique Marjolaine, notre guide pour cette visite guidée « Cathédrale et centre historique » proposée par l’office de tourisme. À l’époque, on teintait le verre dans la masse. Ce n’est que plus tard qu’on a commencé à peindre sur le verre, ce qui a permis une plus grande variété dans les détails et coloris. »
Le vitrail, c’est un peu le catéchisme raconté en bande dessinée : à l’époque, beaucoup de pratiquants sont illettrés et cet art permet de narrer les épisodes des Saintes Écritures de façon imagée. Chaque « épisode » se regarde ainsi de bas en haut, une façon symbolique d’élever l’âme vers le Ciel. Sans véritable connaissance religieuse, on peut tout de même s’amuser à observer de petits détails graphiques en partant à la recherche de chacun des corps de métier de l’époque (tanneurs, bouchers, etc.) qui sont représentés au bas des vitraux. Une autre curiosité de la cathédrale, c’est cette belle horloge astronomique, la plus ancienne conservée en France, posée au milieu de la nef. L’instrument indiquait le jour et l’heure (et même les signes du zodiaque) avec une précision redoutable : une seconde de décalage tous les 150 ans. Pas si mal pour une création de 1424, non ?
Comme en Normandie
Après la cathédrale, place à la promenade des remparts pour continuer notre découverte de la cité berruyère. Il ne reste plus grand-chose de cette protection médiévale qui encerclait jadis la ville, si ce n’est quelques pans de fortifications épars. Bien plus fringantes, les maisons à colombages de la rue Bourbonnoux forment un bel alignement et offrent un décor de carte postale : « Les touristes nous disent souvent que c’est comme en Normandie ou en Alsace ! Mais ici aussi on a de jolies demeures en bois », s’amuse Marjolaine.
On peut donner un tour ludique au parcours en se mettant en quête des « Portes de fées » imaginées par l’artiste locale Florizale et qu’elle a semées au fil des rues. Il vous faudra pour cela baisser les yeux (ou les lever !) pour trouver ces mini-créations pleines de couleurs et d’imagination.
Une fois traversée la « ville de pierre » (qui désigne la partie la plus récente de la cité, par opposition à la « ville de bois »), la virée s’achève par le Palais Jacques-Cœur. « Tout le monde l’appelle “palais”, mais en fait c’était une maison » précise Marjolaine. On peut comprendre la confusion, tant l’endroit en impose avec sa majestueuse façade à l’architecture du XVe siècle. Devenu riche marchand sous le règne de Charles VII, l’heureux propriétaire n’a pourtant quasiment jamais pu profiter de la construction, achevée quelque temps seulement avant qu’il ne tombe en disgrâce et ne soit arrêté puis banni. On aperçoit son buste et celui de son épouse à un balcon. Ainsi que sa célèbre devise sculptée dans la pierre : « À cœur vaillant rien d’impossible ». Facile à retenir par cœur…
Les Nuits lumière éclairent la ville sous un nouveau jour
On peut voir la vie en rose, mais à Bourges on préfère voir la nuit en bleu. Pendant les deux mois d’été, dès le coucher du soleil, une illumination aux teintes azur habille les rues de la cité. Il suffit de suivre les lanternes colorées pour s’offrir un parcours spectacle dans le vieux centre, d’un monument à l’autre, et découvrir ainsi la ville sous un nouveau jour. Ou plutôt une nouvelle nuit.
Parcours spectacle « Les Nuits lumière », tous les soirs du 1er juillet au 31 août à la tombée de la nuit. Gratuit. Plus d’infos sur ville-bourges.fr
Infos pratiques : Visites guidées « Cathédrale et centre historique » proposées par l’Office de tourisme, 21, place Simone Veil, Bourges (18). Tarifs : 6 € (plein tarif), 4 € (tarif réduit) pour 1 heure de visite / 8 € (plein tarif), 6 € (tarif réduit) pour 2 heures de visite. Jours et horaires variables selon la saison. Tél. : 02 48 23 02 60. Infos et réservation sur bourgesberrytourisme.com
Rémi Belot
