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« Bourges 2028 va permettre d’attirer l’attention sur la ville, mais aussi sur Nevers »

Les maisons à colombages
Les maisons à colombages

En décembre, la bonne nouvelle tombait : Bourges était élue Capitale européenne de la Culture 2028 ! Mais qu’est-ce qu’une Capitale européenne de la Culture ? Et quelles seront les retombées pour le territoire ? Koikispass s’est entretenu avec Pascal Keiser, commissaire général de Bourges 2028.

C’est quoi une capitale européenne de la culture ?

Pascal Keiser : Il s’agit d’un grand événement culturel qui va rassembler des artistes venus de tous les horizons et qui va permettre d’attirer l’attention sur la ville mais aussi sur Nevers, Blois et Châteauroux. Les gens vont venir à Bourges et découvrir les territoires autour. Côté programmation, je peux, d’ores et déjà, vous annoncer des expositions sur Jacques Tati et George Sand ainsi que la venue d’artistes internationaux comme la photographe sud-africaine Zanele Muholi et l’architecte néerlandais Rem Koolhaas, qui croit beaucoup dans les villes moyennes et la ruralité comme lieux d’innovation au XXIe siècle. Car Bourges 2028 est une façon de montrer qu’il n’y a pas que dans les grandes métropoles que ça se passe.

Pourquoi est-ce important qu’une ville moyenne ait été désignée pour représenter la culture en Europe ?

C’est un message fort. Sur 450 millions d’européens, on en compte entre 150 et 200 millions qui résident dans des villes de moins de 100 000 habitants. Pas étonnant que ce choix provienne d’un jury européen plus que d’un jury français. En France, notre culture reste très centralisatrice. Pourtant, les enjeux sociétaux se situent davantage au niveau des petites et moyennes villes et de la ruralité que dans les grandes métropoles.

Vous êtes issu d’un milieu modeste et ouvrier et vous avez fait de l’accès à la culture pour tous l’un de vos principaux combats…

Oui. C’est un engagement personnel assez fort. Tout le monde doit avoir accès à la culture, qu’il s’agisse des personnes handicapées, des jeunes en situation de décrochage ou bien encore des SDF. Il y a 20 ou 30 ans, ces publics que je viens de citer n’étaient pas nécessairement pris en compte par les politiques culturelles. C’est pourquoi il doit exister un « droit culturel ». Si elle est bien utilisée, la culture peut être un outil de cohésion et servir d’ascenseur social.

Les marais de Bourges
Les marais de Bourges

Pourtant, elle peut être vue comme une dépense non prioritaire, surtout en période de crise…

La culture, comme l’éducation, n’est jamais un mauvais investissement, au contraire. Nous allons développer une série de systèmes de mesure dès l’année prochaine pour quantifier la plus-value de la culture. Ce n’est pas simple à calculer, certes. Mais force est de constater que sur des territoires comme Mons, une ancienne ville industrielle devenue Capitale européenne de la culture en 2015, le pessimisme a laissé place à une certaine fierté et le développement d’une forme d’identité. Seule la culture est capable de développer ce sentiment. Et on voit déjà l’impact à Bourges : la fierté revient. Nous avons d’ailleurs prévu la mise en place d’un « Conseil citoyen européen ». Des habitants vont être tirés au sort pour gérer 20 % des appels à projets artistiques de Bourges 2028, accompagnés par des professionnels. Cela ne s’était jamais fait.

Que va-t’il se passer d’ici à 2028 ?

Les appels à projets vont débuter en 2025 et les premiers projets verront le jour en 2026. Des artistes vont d’ailleurs proposer à des personnes du territoire, aussi bien dans le Cher que dans la Nièvre, de participer à des créations de projets en voyageant bas carbone en trains de nuit à travers l’Union européenne. Cela pourrait toucher entre 500 et 1000 habitants.

La culture doit-elle encore faire des efforts pour être perçue comme moins élitiste ?

Soixante ans après André Malraux qui a fondé en 1961 la première Maison de la Culture au Havre – la deuxième a ouvert à Bourges en 1963 -, il faut réinventer la décentralisation. Mais aujourd’hui tout est plus compliqué. A l’époque de Malraux, on était en plein dans Les Trente Glorieuses synonymes de croissance, de chômage inexistant et de cohésion sociale. Aujourd’hui, l’environnement est anxiogène : entre le chômage, les guerres, la sortie de la crise sanitaire et la distorsion sociale… Cet environnement nous amène à devoir réinventer ensemble la démocratisation culturelle. Et c’est passionnant !

Propos recueillis par Virginie Jannière

Plus d’infos sur bourges2028.org

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