Voilà maintenant près de quatre siècles que l’entreprise familiale Charlois développe un savoir-faire dans les métiers du bois au cœur de la forêt des Bertranges. Et, depuis 2018, elle s’est fait également une spécialité des cabanes dans les arbres.
C’est un vieux rêve de gosse qui habite tous les fans d’aventures à la Tom Sawyer : pouvoir, comme le jeune héros et son acolyte Huckleberry Finn, faire les quatre cents coups depuis la cime des forêts. Ou, mieux encore, passer la nuit la tête dans les étoiles dans les hauteurs arborées. Pour nombre de grands enfants, le rêve est aujourd’hui devenu réalité : depuis quelques années, des hôteliers audacieux surfent sur cette tendance en permettant de dormir dans les arbres, grâce à une forme de tourisme inédit.
C’est le cas par exemple à La Combe Rossignol, en Côte-d’Or. Ce beau domaine boisé à la croisée de la Bourgogne et de la Franche-Comté a ainsi imaginé deux « hébergements flottants » : la Cigogne noire, un charmant édifice en bois construit sur pilotis à pas moins de sept mètres de hauteur, auquel on accède par un petit escalier. Et le Dôme perché, une bulle vitrée vouée au repos et à la détente avec son spa intégré, édifié sur une plateforme à six mètres du sol. Ce petit complexe hôtelier hors norme a été construit grâce à la Nid perché l’une des deux filiales du groupe Charlois avec Cabane perchée, groupe dont le fief est établi au cœur de la forêt des Bertranges, à une trentaine de kilomètres de Nevers.
Pas de travail à la « chêne »
Depuis plusieurs générations, cette entreprise familiale travaille le bois notamment dans ce qui constitue la deuxième plus grande chênaie de France après Tronçais (Allier). Une activité qui s’est élargie aux cabanes depuis cinq ans. « Chaque cabane est unique, explique Karine Vallon, cheffe de projets à la Cabane perchée. Nous réalisons un travail sur mesure, en fonction de la demande du client et surtout en fonction de l’arbre dans lequel on va implanter l’hébergement. » En somme, pas de travail à la « chêne » ! Selon la nature du lieu et les contraintes géographiques et administratives (les constructions sont soumises à autorisation), il faut ainsi de quelques mois à quatre ans pour implanter une cabane en haut d’un hêtre ou d’un érable.
« Plus qu’une nuit d’hôtel, il s’agit là une expérience », défend Jérémy Leleu. Il est le fondateur du Domaine des Prés verts, à deux pas de Saulieu (Côte-d’Or). Passionné de design et d’architecture, il a bâti un premier cabanon en 2011, et propose aujourd’hui une suite d’hébergements en bois haut de gamme conçus par le groupe Charlois. « Il suffit de lire les avis sur TripAdvisor pour comprendre que nos clients sont ravis : on leur permet une aventure unique, un contact avec la nature, au calme… »
Une gestion durable de la forêt
L’environnement, c’est d’ailleurs un sujet d’importance pour le groupe Charlois. La construction des cabanes repose sur une gestion durable de la forêt. Car le bois est à la fois la matière première de même qu’une source d’inspiration pour le développement d’autres activités, y compris artistiques. Outre les cabanes, l’entreprise a ainsi développé depuis 2018 un fonds pour l’art et la forêt. Ce qui démontre qu’on peut avoir à la fois les yeux tournés vers le ciel et conscience de ses racines !
Rémi Belot