Ils sont comptables, vendeurs, médecins ou encore techniciens. Les quelque 150 bénévoles de l’Association familiale pour la lutte contre l’illettrisme, créée en 1989, donnent de leur temps pour dispenser des cours de français gratuitement aussi bien auprès des réfugiés que des scolaires. Aujourd’hui, le collectif a besoin de se renforcer, ce qu’explique à Koikispass son président, Jean-Luc Brun.
Quelles sont les missions et les valeurs de l’Association familiale pour la lutte contre l’illettrisme ?
Jean-Luc Brun : La majorité de nos cours de français sont dispensés à des personnes réfugiées et – ou – d’origine étrangère qui ne parlent pas notre langue. Nous sommes une association laïque, portée par des valeurs de citoyenneté et de solidarité. Une soixantaine de nationalités différentes suivent désormais nos cours, sans distinction de religion ou d’appartenance politique. Environ 700 apprenants sont inscrits à l’Association familiale pour la lutte contre l’illettrisme (AFPLI), un chiffre en légère augmentation à la suite de l’afflux de réfugiés ukrainiens. Nous intervenons également auprès des personnes en situation d’illettrisme ou en difficulté et nous proposons de l’aide scolaire aux enfants et aux collégiens tous les soirs après l’école ou tous les mercredis. Bien entendu, nos enseignements, qui sont dispensés dans une dizaine d’antennes dans la Nièvre, sont gratuits et ne nécessitent aucune régularisation administrative. En général, entre la demande et le premier atelier, cela va assez vite.
Qui sont les bénévoles de l’association ?
Environ 150 bénévoles travaillent actuellement pour l’AFPLI. Leurs profils sont extrêmement variés. Ce sont les jeunes retraités qui consacrent généralement le plus de temps à l’association mais on compte aussi des médecins, des comptables, des vendeurs, des techniciens…
Comment aider l’AFPLI dans ses missions ?
Nous recherchons toujours de nouveaux bénévoles ! Il suffit d’aimer le français et de vouloir aider les autres. Il faut d’abord suivre une courte formation, quelques webinaires, puis être suivi dans les ateliers. Enfin, il faut être disponible pour un atelier d’au moins une heure et demie par semaine et compter une bonne heure de préparation. On peut aussi aider l’AFPLI grâce à des dons. L’association étant classée « d’intérêt général », ils sont défiscalisés à hauteur de 66 %. Si nous sommes financés partiellement par l’État et les collectivités territoriales, il ne faut pas croire que l’on roule sur l’or ! Toute aide est la bienvenue, sachant que la demande s’accroît.
Vous vous inscrivez dans une tradition de l’accueil…
Toute personne arrivant en France doit être accueillie dignement. Il s’agit d’un cercle vertueux : parler le français permet de s’intégrer socialement mais aussi économiquement afin de pouvoir travailler. Je me souviens d’une jeune fille de 11 ans, inscrite au collège des Loges à Nevers alors qu’elle ne parlait pas un mot de français. Elle se trouvait évidemment en grande difficulté. Elle a suivi nos enseignements pendant près de dix ans, a fait des études et, aujourd’hui, elle travaille à Nevers. Ce genre de parcours nous pousse à continuer notre mission, avec passion !
Propos recueillis par Virginie Jannière
Infos pratiques : AFPLI, 24, chemin des Bas-Montôts, Nevers. Tél. : 03 86 36 97 89. Courriel : afpli.solidarite@orange.fr. Plus d’infos sur afpli.fr