Professeure de danse cosmopolite et dynamique, Diane Boissin s’est lancé un défi : faire de Donzy le premier village qui danse en France afin d’attirer de nouveaux habitants.
À Donzy, on aime se distinguer. L’église arbore le drapeau tricolore et la devise républicaine « Liberté-Égalité-Fraternité », une particularité rare en France issue d’un vieux conflit à la Don Camillo entre le maire et le curé à la fin du XIXe siècle. Lors de chaque élection présidentielle, Donzy connaît aussi son heure de gloire : les résultats de la commune sont, au dixième près, conformes aux résultats nationaux.
Ce village de 1 600 habitants, Diane Boissin, danseuse, y est attachée, elle qui a enseigné pendant plus de trente ans, notamment au Mexique et en Espagne. « Je ne vis pas à Donzy même, mais j’y ai des attaches familiales. Donzy est un village qui mérite d’être connu. Il regorge de choses attractives mais n’a pas l’aura de Sancerre ou de Pouilly-sur-Loire. » D’où son idée inédite : faire de Donzy le premier village qui danse.
Un galop d’essai en 2022
Elle a imaginé une chorégraphie facile pour entraîner les villageois dans un flash mob. Un galop d’essai en 2022 avait déjà réuni habitants, artisans et commerçants, et avait permis de diffuser une courte vidéo vue 1 500 fois sur les réseaux sociaux. De quoi voir plus grand pour Diane : « Nous allons filmer les habitants de Donzy. Au sein de la pharmacie, de la maison de retraite, du collège, chez les commerçants, dans les bars, les restaurants… Je n’ai pas fini de voir tout le monde. C’est difficile de mobiliser les gens. Ils n’osent pas… »
Le tout va donner un film de 3 minutes 30 entrecoupé d’images de la commune prises par drone : ses ruelles, son patrimoine bien sûr, mais ce que Diane veut promouvoir avant tout, c’est son dynamisme. « Comment faire connaître un village comme celui-ci sans passer par les réseaux sociaux ? Il nous faut un maximum de représentations de notre village ! »
« Voir des gens joyeux danser pour leur village, ça ne peut qu’attirer les regards ! »
L’objectif de ce coup de projecteur est là : donner envie. « Il est compliqué de faire comprendre aux gens que ce n’est pas un caprice. C’est un défi. » Derrière le simple « moment ludique », Diane Boissin espère que ce type d’initiative, unique en France, va permettre d’attirer l’attention sur Donzy. « On a du patrimoine, de jolies ruelles, une vie culturelle. Mais quand un commerçant s’en va, nous n’avons plus de repreneurs. On espère que ce type de publicité va attirer des gens qui ont envie d’une autre vie. Nous avons tout ici : des commerces, des médecins, des pharmacies, des banques. Voir des gens joyeux danser pour leur village, ça ne peut qu’attirer les regards ! »
Antoine Gavory